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James Edward Harris (1886-1954)

James Edward Harris naquit à Charlottetown le 2 juillet 1886. Il était l'un des quatre enfants (trois garçons et une fille) de Thomas James Harris (1847-1904) et d'Etta Haszard (1856-1938). Sa famille était composée de personnes talentueuses et douées pour les arts. L'un de ses oncles était le célèbre architecte William Critchlow Harris, qui lui donna beaucoup d'inspiration et de soutien. Un autre de ses oncles fut le remarquable peintre Robert Harris.

Au cours de son enfance, James fréquenta la St. Peter's Boys' School et la West Kent School de Charlottetown. En 1906, à l'âge de vingt ans, il déménagea à Halifax, en Nouvelle-Écosse, pour suivre une formation d'architecte dans le bureau de son oncle, W. C. Harris, qui travaillait en collaboration avec l'architecte William T. Horton (1840-1926). Leurs bureaux étaient situés dans l'immeuble Keith qui se trouve toujours sur la rue Barrington. William C. Harris encouragea son neveu à acquérir de nouvelles compétences professionnelles et à s'inscrire au programme d'études architecturales de l'Université McGill. Après avoir passé plusieurs années à étudier à Montréal, il quitta l'Université McGill en 1912 avec deux diplômes, soit l'un en architecture et l'autre en génie mécanique.

L'année suivante, après que William Critchlow Harris mourut subitement, James remplaça ce dernier dans le cabinet aux côtés de Horton. Tout comme son oncle, qui avait créé au cours du XIXe siècle un patrimoine architectural comportant des églises, James deviendrait également célèbre pour son architecture religieuse au cours du XXe siècle.

L'une des premières commandes importantes de James fut l'église anglicane St. Matthias d'Halifax, en 1914. Toutefois, le déclenchement de la Première Guerre mondiale changea tous les plans de carrière que James aurait pu faire. Halifax devint alors un important centre naval. James s'enrôla dans le Corps expéditionnaire canadien le 5 janvier 1917, soit onze mois avant la fatidique explosion d'Halifax du 6 décembre 1917. Parmi les pertes liées à cet événement se trouvait l'église Emmanuel de Dartmouth, que James avait conçue en 1912.

Tout comme son oncle artiste, Robert, James Harris était un observateur passionné de l'humanité et de la nature, et aimait faire des croquis de ce qu'il voyait. Pendant la Première Guerre mondiale, James créa des dessins et des aquarelles qui communiquaient un aspect intéressant de la Grande Guerre. Ces oeuvres comprennent un dessin de l'uniforme bleu que portaient les infirmières canadiennes, et d'autres montrent des expériences vécues par des compagnons soldats, comme l'écriture, ou la lecture, de lettres, et le tir de coups de feu au moyen d'un canon d'artillerie de campagne de dix-huit livres. Ces dessins représentent aussi les dégâts causés à une église dans la campagne française, et un soldat épuisé revenant du champ de bataille à dos de cheval. Ces images sont d'importantes ressources historiques, car elles fournissent un aperçu unique de l'expérience personnelle de quelqu'un qui a vécu durant les années de la Grande Guerre.

Vers la fin de la guerre, en 1918, James fut employé par Foley Brothers à titre d'ingénieur en mécanique au terminal portuaire d'Halifax.

En 1920, il revint s'établir à l'Île pour diriger la division de l'Île-du-Prince-Édouard de l'entreprise de Horton et Harris. L'annuaire téléphonique de 1922 indique qu'il vivait à l'époque au 8, avenue Greenfield à Charlottetown. Son bureau était situé dans le bloc DesBrisay qui avait été conçu par W. C. Harris en 1901.

Durant la décennie 1920, James conçut des églises pour plusieurs confessions religieuses dans chacun des trois comtés de l'Île. Ces constructions comprennent un nouvel édifice pour l'Église Unie du Canada à Dunstaffnage, dans le comté de Queens, qu'il termina en 1927. Plus tard, à Alberton, dans le comté de Prince, il acheva l'église anglicane St. Peters en 1929. Aussi, en 1930, il avait conçu l'église catholique romaine St. Alexis à Rollo Bay, dans le comté de Kings. Le style de cet édifice ressemble à celui de l'église catholique romaine St. Mary située à Indian River, qui avait été dessinée par W. C. Harris en 1902.

Le design des églises de James Harris était unique à chaque bâtiment. Par exemple, dans chacun des édifices indiqués ci-dessus, bien que toutes les tours s'élèvent à partir du coin de l'église, chacune d'entre elles possède un style distinct qui ajoute un caractère personnel au bâtiment.

Il est possible d'observer un exemple de son style architectural pour les commerces au moyen de l'immeuble Tweel, situé à Charlottetown. Construit en deux sections en 1927 et en 1936, il se trouve au coin des rues University et Kent et abrite actuellement un café-restaurant Starbucks. Son style présente un contraste marqué par rapport aux immeubles commerciaux créés au XIXe siècle par W. C. Harris, comme ceux de Victoria Row. Ceux-ci étaient plus ornés et décoratifs. Toutefois, l'immeuble Tweel est un bâtiment utilitaire qui reflète l'austérité des années de la grande dépression. Comme son équivalent de style victorien, cet immeuble à trois étages fut construit au moyen de briques durables, mais il manque à ce dernier d'importants éléments d'ornement, sauf les pierres de date mises bien en évidence dans les parapets triangulaires se trouvant au haut de l'édifice.

Les carnets de croquis de Harris des années 1920 et 1930 contiennent des dessins et des aquarelles de nombreux immeubles familiers de l'Île qu'il admirait. Ces bâtiments incluent des endroits comme Province House à Charlottetown, l'église catholique romaine St. Paul à Sturgeon (qui avait été conçue par W. C. Harris) et la maison Norton à Brudenell. Parmi les autres conceptions de W. C. Harris que James représenta se trouvent l'église anglicane de Kensington et la maison Watermere de Charlottetown. Il dessina également l'un de ses propres projets, l'église anglicane St. Mark, située à Rustico-Sud, dont il refit la tour.

Dans ses carnets de croquis, James dessina de rares exemples de maisons en pierre pouvant être observées à l'Île, comme la maison MacCallum de Brackley et la maison Aitken de Lower Montague. Les bâtiments à l'architecture vernaculaire, comme la maison Goff située près de Cardigan et l'église presbytérienne de Canoe Cove captèrent également son attention. Il dessina aussi au crayon une vue de Vernon River avec l'église St. Joachim juchée sur une colline au loin. En 1930, il représenta ce qui semble être l'une des premières images de la maison aux pignons verts, située à Cavendish.

Harris fit des images de plusieurs phares emblématiques de l'Île dans les années 1940. Ceux-ci comprennent le phare Blockhouse et son logement destiné au gardien, ainsi que les deux petits feux d'alignement de Rocky Point. En 1946, il termina des croquis au crayon des phares de Souris et de French River.

Le plus important édifice public qu'Harris a conçu fut sans doute la bibliothèque publique de Charlottetown, qu'il termina en 1930. Cet immeuble demeura au coeur du centre-ville de Charlottetown jusqu'à ce qu'il soit démoli en 1962 pour faire place au Centre des arts de la Confédération. La construction de la bibliothèque fut rendue possible grâce aux fonds fournis par la succession de l'épouse de M. Robert Harris (Bessie), ainsi que par la ville de Charlottetown et la province. La galerie Harris Memorial située au deuxième étage présentait beaucoup de peintures de Robert Harris. Ces dernières font maintenant partie de la collection de la galerie du Centre des arts de la Confédération.

Le style d'Harris pour les résidences présente une grande variété d'influences architecturales. Ces influences comprennent le style colonial hollandais, avec ses toits à comble brisé et ses pignons en pan, que l'on peut observer sur la maison Paoli-Reddin, située sur la rue Ambrose, à Charlottetown. L'ancienne maison de J. Macdonald se trouvant sur la rue Upper Prince est de style Foursquare ou vernaculaire des Prairies, alors que la maison de George DeBlois de style néo-colonial, située sur la rue West, à Charlottetown, est des plus impressionnantes avec son portique semi-circulaire de deux étages et ses quatre colonnes de type classique. Harris apporta aussi des modifications à la maison Wyatt de Summerside. Ces modifications inclurent l'ajout de fenêtre de style palladien dans les pignons du troisième étage, d'une entrée décorative sur la façade ouest et d'un solarium sur la façade est.

À la fin des années 1940, Harris dessinait des bungalows, dont certains étaient munis d'un garage attenant, comme la demeure d'E. S. Chandler, située sur le chemin North River, à Charlottetown. Il a également conçu des manteaux de cheminée décoratifs qui figuraient à l'intérieur de bon nombre de ses maisons.

James Harris épousa Freda Haszard, et ils eurent une fille, Mary Elizabeth Harris. L'annuaire téléphonique de 1935 indique que James demeurait dans un duplex situé au 10, avenue Greenfield, à Charlottetown, tandis que sa mère vivait à côté au 8, avenue Greenfield. James construisit plus tard, en 1945, une résidence un peu plus loin sur la même rue, située au 84, avenue Greenfield. Durant la saison estivale, la famille se rendait à sa maison d'été située à Holland Cove. Des croquis de James représentent certaines des activités auxquelles les membres de la famille aimaient s'adonner, dont le canotage et le pêche des coques.

Certains dessins d'Harris étaient des caricatures d'événements de sa vie, comme la tenue d'une réunion locale de la légion ou les chapeaux élaborés que portaient des femmes assistant au baptême d'un enfant à l'église. Ces oeuvres rappelaient d'ailleurs l'art que son oncle Robert Harris avait aussi créé. Elles communiquent la manière originale que James avait d'interpréter le monde qui l'entourait et montrent un autre côté de sa créativité et de ses habiletés abondantes.

Sur la face intérieure de plusieurs de ses carnets de croquis, James colla des citations qu'il trouvait inspirantes. L'une de Robert Louis Stevenson disait ceci : « Si peu sait-on de sa propre félicité; en effet, le voyage est une meilleure chose que l'arrivée, et le véritable succès se trouve dans le travail. » [Traduction libre] Une autre de John Ruskin disait cela : « Nous ne sommes pas envoyés dans ce monde pour faire quoi que ce soit sans que nous y mettions tout notre coeur. Une partie de notre travail sert à gagner notre pain, et celle-là doit être faite avec acharnement; une autre sert à notre propre plaisir, et celle-là doit être faite avec coeur; ni l'une ni l'autre de ces parties ne doit être faite à moitié ou par contentement, mais plutôt par volonté, et ce qui ne mérite pas cet effort ne doit pas être fait du tout. » [Traduction libre]

Aujourd'hui, tant les résidents que les visiteurs de l'Île-du-Prince-Édouard peuvent profiter des legs du travail de James Harris. Ses nombreuses églises et résidences privées, ainsi que ses nombreux immeubles commerciaux font maintenant partie de notre patrimoine bâti et sont devenus d'importants lieux d'intérêt de notre paysage rural et urbain. Ils nous aident à nous définir en tant qu'Insulaires et sont des éléments faisant partie de notre patrimoine provincial commun.

James Harris mourut à l'hôpital Prince Edward Island le 5 mai 1954 et reposa à la chapelle All Souls de la cathédrale St. Peter, qui avait été conçue par W. C. Harris en 1888. Il fut enterré dans le cimetière anglican St. Peter, à Charlottetown.

Liste de certains travaux d'Harris à l'Île-du-Prince-Édouard:

*Ne sont pas encore répertoriés ou reconnus.

Églises

Église catholique romaine St. Margaret, St. Margarets, 1926*

Église Central United, Dunstaffnage, 1927*

Église anglicane St. Peter, Alberton - 1929

Église catholique romaine St. Alexis, Rollo Bay, 1930*

Église catholique romaine St. Michael, Corran Ban, 1932*

Maison curiale St. Teresa's, St. Teresa's - 1936*

Église catholique romaine St. Mary's Holy Family, Kensington, 1937*

Église catholique romaine de l'Immaculée-Conception, Wellington, 1952*

Église catholique romaine St. George, St. Georges, 1952*

Église anglicane St. Mark, Rustico-Sud (nouvelle conception de la tour)*

Presbytère de l'église Central Christian Church, Charlottetown (démoli)

Église catholique romaine Saint-François-Xavier, Bassin, Îles-de-la-Madeleine, Québec, 1939

 

Immeubles commerciaux

Immeuble Tweel, situé au coin des rues University et Kent, à Charlottetown (abrite maintenant un café-restaurant Starbucks), 1927 et 1936*

Édifice Moore and McLeod Limited, Charlottetown - 1937*

Magasin Clark Brothers, Montague*

Nouvelle section de l'édifice Currie, rues Queen et Kent, Charlottetown*

Édifice Block, rue Kent, Charlottetown (démoli)

Immeuble de la Island Telephone Company, Summerside, années 1950*

 

Immeubles publics

Bibliothèque Harris Memorial, 1930 (démolie en 1962)

Caserne de pompiers, Montague (maintenant le bureau d'Eastern Graphic) - 1938

Pavillon de sciences Cass, Université St. Dunstan's - 1939*

Immeuble du YMCA de Charlottetown (maintenant des copropriétés), construit en collaboration avec E. S. Blanchard, 1944*

Hôpital de Souris (avec E. S. Blanchard), 1944*

Salle de spectacle Steele, Université de l'Île-du-Prince-Édouard (ancienne chapelle de l'Université St. Dunstan), 1950*

Ancien gymnase de l'Université St. Dunstan (maintenant démoli, mais les flambeaux décoratifs se trouvant sur la façade ont été incorporés plus tard au design moderne du centre pour étudiants W.A. Murphy), 1951

Centre communautaire Holy Redeemer (fait maintenant partie de l'école St. Jean's Elementary)*

Résidence d'infirmières de l'hôpital Prince Edward Island (maintenant, l'immeuble Aubin-Arsenault)*

Hôpital Prince Edward Island (aile des vétérans)

Hôpital de Charlottetown (ajout d'une aile)

Sanatorium provincial (ajout d'une aile)

Centre de villégiature Beachgrove (démoli)

 

Résidences

Résidence de Simon Paoli, 4, rue Ambrose - 1928

Modifications et ajouts à la maison Wyatt, Summerside - 1928

Maison E.A. Large - 1936*

Maison Hubert Mabon, Montague - 1938-1939

Maison Dr. E.S. Giddings - 1938-1939*

Maison George J. Tweedy - 1938-1939*

Maison A.F. Owens - 1940*

Maison Dr. J.E. Croken*

Maison Mark MacGuigan*

Maison Dr. B.C. Keeping*

Vere Beck and Sons, Montague (démoli)

Maison Len Goodwin*

Maison Fred J. Chappell*

Maison Allan Forsythe*

Maison Ralph Jenkins*

Maison Leo Doucette*

Maison Keir Clark, Montague*

Maison Don Archibald*

Maison Aubrey Brown*

Maison H.T. Holman fils, rue Beaver, Summerside*

Maison P.S. Bradley*

Maison Ned Irwin*

Maison E. Duchemin*

Maison Dr. Seaman*

Maison Roy McClure*

Maison Reuban MacDonald*

Maison MacEwen, Bristol*

Maison A.L. Wright, avenue Greenfield, Charlottetown*

 
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