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John Plaw (1745-1820)

« La force de l’esprit évolue sans cesse et ce n’est qu’en persévérant dans la quête du savoir que l’on peut atteindre un degré, quel qu’il soit, de perfection»

- John Plaw, 1800

John Plaw, fils de John et de Mary Plaw, est né à Londres, en Angleterre vers 1745. Sa vie personnelle et professionnelle, imbriquée dans la croissance et l’expansion de ce que les historiens ont appelé le Premier Empire britannique, l’a amené à s’établir à île Saint-Jean, devenue depuis l’Île-du-Prince-Édouard. En effet, son intérêt pour l’architecture s’est développé lorsqu’en septembre 1759, à peine adolescent, il a débuté comme apprenti dans une entreprise de maçonnerie de Londres. Ironie du sort, le 13 septembre 1759 marque la conquête de Québec par le général Wolfe sur les Plaines d’Abraham, durant la guerre franco-britannique pour la domination de l’Amérique du Nord. John Plaw ne se doutait sans doute pas qu’il finirait ses jours à l’Île-du-Prince-Édouard, une mince parcelle de ces terres nouvellement conquises.

Durant les années de la révolution américaine, John Plaw, architecte prometteur, s’est affairé à peaufiner son art. En 1775, il exposait ses dessins architecturaux à la Royal Academy of Arts. Un an auparavant, il avait achevé les plans d’une villa de forme circulaire pour un riche marchand de café. Sise sur Belle-Isle, la plus étendue des dix-huit îles du lac Windermere, le plus grand lac d’Angleterre, cette superbe construction de trois étages en brique, agrémentée d’un portique reposant sur quatre colonnes, s’inscrivait dans le style classique (ou georgien). John Plaw affectionnait spécialement les détails architecturaux d’inspiration classique qui renvoyaient à l’époque de l’Empire romain et étaient de la dernière mode à la fin du 18siècle. L’édifice existe encore aujourd’hui bien qu’il ait été endommagé par un incendie en 1996. John Plaw ne réservait pas la forme circulaire aux seules villas destinées aux gens fortunés. On peut voir dans un de ses trois ouvrages d’architecture les plans d’une « modeste maison de pêcheur ou de berger de forme circulaire »

L’église St. Mary de la place Paddington Green à Londres, et dont les plans datent de 1788, est un autre bâtiment toujours debout témoignant du penchant de l’architecte pour le style classique. Et elle agrémentée, elle aussi, d’une entrée portique.

Durant les années 1790, John Plaw a travaillé dans Southampton et sur l’île de Wight, où il a réalisé les plans de casernes militaires. Toutefois, malgré la publication de trois ouvrages d’architecture, ses perspectives d’emploi en Grande-Bretagne s’amenuisaient en cette fin de siècle. Était-ce à cause des guerres napoléoniennes (1789 - 1815) qui nuisaient au commerce britannique et avaient sans doute pour effet de limiter les contrats pour la construction de résidences de campagne? De plus, il coûtait plus cher d’importer des produits en Grande-Bretagne depuis que Napoléon avait promulgué, en novembre 1806, le Décret de Berlin en vertu duquel étaient interdits les échanges commerciaux entre les pays d’Europe et l’Angleterre. À cela, il faut ajouter que le chômage était en pleine croissance durant ces années. Tous ces facteurs réunis ont sans doute incité John Plaw à immigrer, en 1807, avec les membres de sa famille immédiate, à l’Île-du-Prince-Édouard.

Il ne manquait pas de travail dans la colonie naissante pour l’architecte Plaw. Les édifices publics étaient en forte demande. Il réalisa les plans d’une prison (1909), d’un palais de justice (1810), d’un édifice commercial circulaire (1814) et d’un marché couvert circulaire (1819). Nous savons que de ces ouvrages, le palais de justice et le marché couvert ont été effectivement achevés. Bientôt le palais de justice a aussi servi de siège à la législature provinciale. Des dessins de l’époque témoignent de l’influence du style classique prisé par J. Plaw. En effet, le palais de justice comportait des pilastres angulaires, un portique reposant sur des colonnes et un toit à pignon surmonté d’une coupole. Il est demeuré un monument du Queen Square à Charlottetown jusqu’à ce que soit construit le Province House en 1847 par Isaac Smith. Le marché couvert, pour sa part, n’a pas été terminé avant 1823. Bâti où se trouve actuellement le Confederation Centre of the Arts, il fut remplacé, au fil des années, par plusieurs autres halles.

John Plaw est décédé en 1820 à l’âge de 75 ans. Il repose dans le vieux cimetière protestant de Charlottetown sur University Avenue. L’inscription sur sa pierre tombale reprend un texte du pasteur anglais bien connu et compositeur d’hymnes, Isaac Watts (1674-1748), texte inspiré du psaume 90 :

« La mort, tel un ruisseau débordant
nous entraîne dans son courant. La vie est un rêve,
un récit vide, une fleur matinale
fauchée et fanée dans l’heure.

Seigneur, ce corps,
quel objet insignifiant.

Notre vie, une bagatelle
qui n’en mérite pas le nom »

Lien vers la biographie de John Plaw,  Dictionnaire biographique du Canada.

Liens vers une copie numérisée du troisième ouvrage de John Plaw: Sketches for Country Houses, Villas and Rural Dwellings, Londres, 1800.

 

 
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